Histoire et Patrimoine
Les découvertes de nombreux vestiges du passé attestent que le territoire de la commune de Tuchan fut occupé dès une époque avancée de la préhistoire (Néolithique – Bronze).
Au temps de « l’empreinte romaine » la plaine, au pied du Mont Tauch, allait favoriser l’établissement de quelques « villae », constructions bien sommaires toutefois pour laisser la moindre trace. Seules, quelques substructions mises à jour à Nouvelles à la fin du XIXème siècle et les rites funéraires en perpétuent le souvenir (sépultures du « Camp de l’Hiera », de « Saint Frichoux ») celles des « Camps-Grands » révèlent la présence des wisigoths dans la région aux VIème-VIIème siècles.
Le village
Depuis le 6 décembre 1790, Tuchan est un chef-lieu de canton implanté dans le département de l’Aude. Quelques mois auparavant (6 août 1790), avaient été réunies à son territoire les communautés de Domneuve, Nouvelles, Notre Dame de Faste avec Ségure et l’ancienne châtellerie royale d’Aguilar. En 1789, sa population était de 577 habitants, passé à 1811 en 1887, elle est retombée de nos jours à 817 Tuchanais.
Primitivement limite de seigneuries, il devint, après le traité de Corbeil (1258), frontière entre la France et l’Aragon et, après 1492, avec l’Espagne (fusion Aragon Castille). Ce petit coin de terre allait constituer, au lendemain du traité des Pyrénées (1659), l’une des charnières sur lesquelles sont venues se souder les deux provinces du Languedoc et du Roussillon.
La situation stratégique du bourg explique combien, jusqu’à ce traité, l’agglomération eut à souffrir de multiples incursions. A partir de 1495, Tuchan fut le théâtre de fréquents combats et un lieu de passage pour les troupes du Roi de France. En 1525, le village tomba aux mains des Espagnols ; les habitants, faits prisonniers, ne furent libérés qu’au prix d’une rançon. En 1543, la localité fut mise à sac.
Le centre de l’agglomération actuelle, de forme approximativement circulaire, matérialise les vestiges du « Fort ». Cette forme d’urbanisme était apparue au XIème siècle autour d’une église et au siècle suivant autour d’un château. Il a donc conservé, tout au moins partiellement, son caractère défensif et médiéval. Une zone de jardins, dans la partie Nord-Ouest du village, indique que les fonctions agricoles de la localité étaient probablement complémentaires de ses fonctions de défenses. Cet enclos possédait une enceinte percée par deux portes et défendu par deux tours, l’ensemble ceinturé d’un fossé.
La porte Ouest, jouxtant l’église, a disparu. Celle de la partie Est, s’ouvre sous un arc en plein cintre très remanié. La tour dite de Russon, au Nord-Ouest, a été détruite vers la fin du XVIIIe ou au début du XIXe siècle. La tour de l’Horloge, accolée à l’église, et qui faisait office de prison, subsiste encore et a été quelque peu remaniée au siècle dernier.
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